Germaine Dulac reçoit une formation musicale. Conquise par les idées féministes, elle devient journaliste à La fronde. En 1914, elle accompagne à Rome son amie Stacia de Napierkowska qui joue dans un film. A son retour, elle n’a qu’un objectif : s’essayer à la mise en scène. Représentante au côté de Jean Epstein de l’avant-garde cinématographique des années 1920, Germaine Dulac est également l’une des premières femmes de l’histoire à s’illustrer derrière la caméra. Journaliste-reporter à “La Française” et à “La Fronde”, la cinéaste-féministe restera pour ses écrits plutôt que pour son oevre. Elle se lance en 1915, faisant oeuvre de pionnère du septième art, se dirigeant dès les début vers l’expérimentation et l’impressionnisme. Art visuel plutôt que simple retranscription filmée d’une pièce de théâtre, le scénario est souvent secondaire à ses yeuxdans un film. Elle travaillera néanmoins avec de grands auteurs : Louis Delluc (La fête espagnole), Obey (La souriante madame Beudet), Antonin Artaud (La coquille et le clergyman).
La Coquille et le Clergyman, de Germaine Dulac, d’après Antonin Artaud (1928, 28mn). Un clergyman amoureux d’une beauté romantique, triomphe de son rival, non de ses complexes. La réalisation de ce film d’avant-garde marque une date dans l’histoire du cinéma et du courant surréaliste. Journaliste et féministe militante, Germaine Dulac (1882-1942), cinéaste d’avant-garde éprise de recherches esthétiques, fut parmi les premiers, en France, à considérer le cinéma comme un grand art et, dès 1916, elle s’y consacra tout entière. Plus que ses films scénarisés par Delluc, Obey, Jean-Louis Bouquet ou Artaud, ses écrits théoriques ont établi sa réputation. Dans ce film présenté ici en 3 parties de 9mn, Germaine Dulac se sert de mouvements de caméra dramatiques et d’angles insolites pour exprimer, en accord avec les théories freudiennes, les frustrations et les fantaisies sexuelles d’un jeune prêtre. La censure britannique interdit le film sous le prétexte suivant : « il est si obscure qu’il semble pratiquement dénué de sens, mais si sens il y a, il ne saurait être qu’inconvenant. »
A noter que la musique est purement contemporaine et n’a rien avoir avec le film.
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