Issue d’un milieu modeste, Lillian Gish naît le 14 octobre 1893 à Springfield dans l’Ohio, sa sœur Dorothy vient compléter la famille en mars 1898. Lorsque le père, alcoolique, abandonne le foyer, sa mère décide de se lancer dans une carrière de comédienne et intègre, avec ses filles, une troupe de comédiens ambulants. C’est ainsi que Lillian fait ses débuts sur scène au début du vingtième siècle. Entre 1908 et 1911, après plusieurs tournées à travers les Etats-Unis, la jeune fille revient vivre auprès d’une tante à Massillon dans l’Ohio et retrouve brièvement son père dans l’Oklahoma.
En 1912, avec l’aide de Mary Pickford rencontrée dans son enfance, Lillian Gish et sa cadette sont engagées aux studios «Biograph» par David Wark Griffith. Sous la direction du cinéaste, elles tournent leur premier film, «L’ennemi invisible» auprès de Robert Harron et Harry Carey. Griffith filme Lillian dans une trentaine de courts-métrages entre 1912 et 1913 et révéler ainsi une actrice à la forte puissance émotionnelle cachée dans l’apparence d’une jeune fille frêle et virginale. LorsqueDavid Wark Griffith passe aux grandes productions, il va faire de Lillian la tête d’affiche de, entre autres, «Naissance d’une nation» (1915), «Les cœurs du monde» (1918), «Le cœur se trompe» (1919), «À travers la tempête» (1920) et «Les orphelines dans la tempête» (1921), leur dernier film en commun. En 1920, elle écrit et met en scène «Remodeling her husband», une comédie avec James Rennie et sa sœur Dorothy Gish en vedettes.
Par la suite, Henry King confirme son extraordinaire talent de tragédienne, auprès de Ronald Colman, dans «Dans les laves du Vésuve» (1923) et «Romola» (1924). Puis, Lillian Gish signe un contrat avec la Metro-Goldwyn-Mayer et tourne «La Bohème» (1926) pour King Vidor et «La lettre rouge» (1926) pour Victor Sjöström. Cinéaste qu’elle
Lillian Gish dans "Intolérance" de Griffith
retrouve, en 1928, pour «Le vent». Ce film puise sa dramaturgie dans la confrontation d’une jeune orpheline face aux éléments déchaînés d’une contrée hostile, sommet de l’art du cinéma muet. En 1930, elle tourne sans grand succès son premier film parlant, «Le cygne», une comédie romantique de Paul L. Stein, aux côtés de Rod La Roque et Conrad Nagel. Elle quitte Hollywood et part à New York pour jouer «Oncle Vanya» de Anton Tchekhov au Théâtre Booth. Si le cinéma n’avait pas autant accaparé l’actrice, elle serait sans doute devenue la plus grande comédienne de la scène américaine du siècle. Elle s’éloigne des écrans et rattrape le temps perdu en triomphant, entre-autres, dans une vingtaine de pièces à Broadway, jusqu’en 1976.
En 1946, Lillian Gish revient au cinéma, magnifique et bouleversante, se trainant aux pieds de Lionel Barrymore, au nom de l’amour passé, dans «Duel au soleil», un rôle qui lui vaut une nomination aux Oscars. Rigoureuse dans ses choix cinématographiques, elle poursuit sa carrière exemplaire notamment avec «La nuit du chasseur» (1955) de Charles Laughton, «Le vent de la plaine» (1959) de John Huston et «Un mariage» (1978) de Robert Altman. Elle clos son riche parcours en donnant la réplique à Bette Davis dans «Les baleines du mois d’août» en 1987. Bien qu’elle eût connu une romance avec David Wark Griffith et une liaison avec le critique et éditeur George Jean Nathan, Lillian Gish ne fut jamais mariée et n’eût pas d’enfant. Centenaire, elle meurt dans son sommeil le 27 février 1993, léguant toute sa fortune à sa meilleure amie l’actrice Helen Hayes, qui la suivra dans la tombe un mois plus tard.
Quelques extraits de Films de Lillian
En 1995, se produit une Remake de “le lettre Ecarlate” ( titre français: Les Amants du nouveau monde ) avec Gary Oldman & Demi Moore
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