Sherlock Holmes: Jeu d'Ombres.



Cheval de Guerre s'est vu avorté en raison d'un problème technique avec le numérique. Donc, hier pas de Spilberg. J'ai donc du me rabattre sur Sherlock Holmes -_-' /
Je ne m'attendais a un feu d'artifice et j'ai été déçu sans aucune surprise. Si il n'y a rien a redire sur le jeu d'acteur, sur la beauté phénoménale des images et du montage, il y a beaucoup a déclamer sur le compte du scénario... Chiant a mourir. C'est simple, j'ai passé la plupart du temps a soupirer d'ennui. Ce n'est pas particulièrement dû a l'intrigue, mais surtout et beaucoup a la longueur exorbitante de certaines scènes. Parfois même le scènes d'action, jouées deux fois. Ben oui, un prequel ou "Sharly" décortique les actions qui vont lui faire mettre la pâtée a son ennemi, puis le plat principal ou l'action ne se passe pas au ralenti. Mettez le, deux, trois fois dans le film, overdose assurée. La musique défonce bien, Hans Zimmer ne brille évidemment pas par son originalité, mais il a le mérite de savoir faire revivre ses classiques. Jared Harris, grande surprise au casting pour ma part. Je l'avais découvert dans B.Monkey, aux cotés d'Asia Argento et Jonathan Rhys Meyer en 1998, en instituteur coincé a souhait. Je le retrouve aujourd'hui, vieillissant et charismatique dans le rôle de Prof. Moriarty, grand ennemi de Holmes.
Les fans seront évidemment déçu, la grande déculottée qu'on attend entre ces deux la n'auras pas lieu, ou si peu. Ce sera un simple divertissement alliant cocktail d'humour poliement british a la verve délicieuse et grosses bastons pleines de coups de poings, de gros plans et de méga explosions au ralenti.
Regardez, savourez, mais sans vous attardez.



Polisse




De vraies émotions au cinéma, c'est ce que j'attendais depuis des années d'un film français. Et c'est celui ci, traducteur de la réalité, proche du documentaire, de l'introspection même qui m'a le plus touché.
Enfin un film réalité qui pose les vrais problèmes tels qu'ils sont. Sans tabou, sans poudre au yeux. La mise en scène parle et est quasi parfaite. Nous sommes omniscient, presque voyeur de ces scènes d'interrogatoires ou se succèdent ces acteurs qui m'ont pour la plupart bluffés par leur naturel. Car pour ce genre de situations est-il utile de savoir jouer? Faut-il jouer la comédie ou laisser parler le naturel ? Dans cet univers bien réel et bouffé par le vice, l'ignorance et la maladie il n'y a plus de faux semblants. Il n'y a plus de jeu. Il n'y a que la réalité triste, tragique et emplit de ses couleurs ternes et abimées.
Maïwenn montre tout, la brigade des mineurs dont l'importance se perd aux yeux de la hiérarchie, car considérée comme "secondaire" par rapport aux autres services. Les mains liées de la BPM dans beaucoup face aux œillères de la justice française. Le mur de la loi indiscutablement mal fagoté avec ses revers et ses imperfections. La loi protège, mais la loi se fissure, permettant aux pedobears et autres cas sociaux de recommencer a tout va, car ils auront sut s'infiltrer dans la bonne faille du système pénal.
Alors bien sur il y aura des cons pour poser des critiques absurdes selon lesquelles la réalisatrice est tellement narcissique qu'elle aime se voir a l'écran et mettre son couple en scène. Il serait aussi question d'une beurette qui n'aime pas les machos musulmans... Réducteur et pathétique comme critique [En passant la scène de la beurette, monsieur elle l'un des plus atomique de ce film]. Ah oui, il y a aussi le manque d'o-r-i-g-i-n-a-l-i-t-é du scénario. Ben oui, "les viols, les abus sexuels, actes de pédophilies divers" et l'abandonisme "sont inventoriés avec ce que le spectateur peut ressentir comme un brin de complaisance." oO Je me demande ou certains sont nés ? Sur quelle planète il vivent ! des clichés ? Mais c'est peut être d'une banalité froide et intransigeante, c'est peut être chiant et ça ne masturbe pas l'intellect, mais c'est la réalité !

Ce film tape la ou il faut, comme il faut. Il est juste, parlant et frustrant. Que voulez vous de plus ? Une introspection dans l'intimité des pédophiles et des chef de réseaux? N'y a-t-il pas assez de voyeurisme dans ce film comme ça ?

Alors peut être que ça emmerde certains que le combat cinématographique de Maïwenn soit en grande partie figé sur les douleurs de l'enfance, mais chacun son combat, sortez de la salle si vous n'êtes pas capables d'être objectif et un brin profond dans votre critique. L'ignorance est le meilleur des mépris, critiques du dimanche!







ITW de Maïwenn



Comment avez-vous eu l’idée d’un film sur la Brigade des Mineurs ?

Maïwenn: Je suis tombée sur un documentaire à la télévision sur la Brigade des Mineurs (BPM) qui m’a totalement bouleversée. Dès le lendemain matin, j’ai appelé la chaîne pour contacter le réalisateur du documentaire : je voulais savoir comment faire pour rencontrer les policiers de la Brigade des Mineurs.

C’était l’étape suivante ?

Maïwenn: Avant d’être certaine de vouloir écrire un scénario sur la BPM, je sentais qu’il fallait que je connaisse la vie de ces policiers. Je voulais donc passer du temps à la Brigade pour les écouter et les observer. Mais ça a été une démarche longue et difficile. Une fois que j’ai obtenu l’autorisation de suivre ce «stage», je n’ai pas arrêté de passer d’un groupe à un autre en prenant des notes : j’étais comme une éponge pour m’imprégner au maximum de ce que je voyais. Même pendant les trois heures de pause-déjeuner, ou le soir, au moment de l’apéro, je ne les lâchais pas pour ne rien perdre de leurs discussions, et je posais des milliers de questions.

Comment cette immersion dans la BPM a-t-elle nourri l’écriture ?

Maïwenn: Je suis partie uniquement d’histoires dont j’ai été témoin ou que les policiers m’ont racontées : j’ai modifié certaines affaires, mais je n’en ai inventée aucune. En réalité, j’avais une liste exhaustive de ce que peut être le quotidien de la BPM et je voulais à tout prix que cette liste soit complète : je souhaitais parler d’un pédophile, d’inceste au sein d’une famille bourgeoise, de la situation des ados etc. Par ailleurs, c’était important pour moi de montrer que lorsque les policiers traitent une affaire, ils la suivent jusqu’au bout de la garde à vue, mais n’ont pas forcément le résultat du jugement : ils ont souvent besoin d’enchaîner les affaires pour ne pas y mettre trop d’affects. C’était donc un vrai parti pris de ne pas donner d’informations sur le sort de tel ou tel prévenu car c’est comme cela que le vivent les policiers. [...]
Il faut dire que, dans la première version, même si ça va être difficile à croire, les policiers devenaient des ripoux, faisaient un braquage et partaient à Las Vegas dépenser l’argent ! C’est Alain Attal qui a su me ramener à la raison. De toute façon l’économie du film ne me permettait pas de tourner à Las Vegas. Donc je dirais que ma collaboration avec Emmanuelle Bercot m’a été d’une grande richesse. Je crois qu’on était très complémentaires. Elle m’a apporté beaucoup de «réalisme», et d’ailleurs sa formule fétiche c’était : «ça fait vrai», et moi je cherchais sans arrêt à amener une touche d’humour, car c’est ce qui m’a frappée quand je suis arrivée à la BPM : j’ai compris que l’humour est leur seule arme contre la misère humaine. 

La solidarité et les liens d’amitié entre les policiers sont palpables…

Maïwenn: Ce qui m’intéressait, c’était le fonctionnement quasi familial de la brigade : les policiers sont du matin au soir ensemble, y compris pour le petit déjeuner et l’apéro ! Ce qui n’empêche pas les rapports d’être parfois tendus car il y a pas mal de rivalités et d’histoires d’amour… Il faut bien voir que beaucoup de policiers de la BPM sont des femmes et qu’elles ont quelque chose à prouver que n’ont pas forcément les policiers hommes. 


Vous évoquez aussi les petites et les grandes lâchetés de la hiérarchie face à un prévenu influent.

Maïwenn: Effectivement, cette affaire-là a vraiment eu lieu il y a moins de dix ans, ce sont les policiers qui me l’ont racontée un homme très haut placé qui avait violé sa fille pendant de nombreuses années s’en était sorti grâce à son statut et à ses connaissances. Même si le commissaire divisionnaire m’a affirmé que ce type d’injustice appartient au passé et n’arriverait plus aujourd’hui, il serait malhonnête de dire que les prévenus sont tous traités de la même manière.


Vous évoquez aussi les petites et les grandes lâchetés de la hiérarchie face à un prévenu influent.

Maïwenn: Effectivement, cette affaire-là a vraiment eu lieu il y a moins de dix ans, ce sont les policiers qui me l’ont racontée un homme très haut placé qui avait violé sa fille pendant de nombreuses années s’en était sorti grâce à son statut et à ses connaissances. Même si le commissaire divisionnaire m’a affirmé que ce type d’injustice appartient au passé et n’arriverait plus aujourd’hui, il serait malhonnête de dire que les prévenus sont tous traités de la même manière. 

Vous abordez aussi les difficultés relationnelles entre la Brigade et les autres services de police.

Maïwenn: Oui, les policiers de la BPM sont quasiment snobés par les autres services ! D’ailleurs on les surnomme : «la brigade des biberons.» Je trouve aberrant qu’on donne davantage de moyens à la Brigade des stupéfiants, même si celle-ci fait un travail essentiel, qu’à la Brigade qui s’occupe de la protection de tous les enfants et ados de Paris ! Un bébé secoué ? C’est eux. Le suicide d’un ado ? C’est eux. Une fugue ? C’est encore eux. Petite précision : la Brigade de Protection des Mineurs ne s’occupe exclusivement que des mineurs victimes. Si un mineur commet un délit sur un adulte, il sera envoyé à la brigade rattachée à la nature de son délit. Mais parfois, les mineurs pensent qu’ils sont coupables, alors qu’ils ne sont en réalité que des victimes : c’est le cas du pickpocket dans le métro. Ce sont des mineurs exploités, donc des victimes, et donc c’est la BPM qui se charge d’attraper ceux qui les exploitent. Ce qui rend leur boulot très complexe, car les exploiteurs sont… les parents.

Ils passent donc leur temps à attraper soit les parents, soit un frère, un oncle, un professeur… C’est ça la complexité de leur boulot : faire comprendre aux magistrats que l’inceste, le viol, ou la maltraitance, ont bien eu lieu dans cette famille, et sans violence. La violence peut être très silencieuse – c’est la pire des violences, je pense d’ailleurs.
Celle qui ne s’entend pas.

Vous alternez entre des moments déchirants et des moments drôles.

Maïwenn: Je crois que c’est important de pouvoir rire d’événements atroces car c’est ce qui rend la vie supportable. Et comme je l’ai dit avant, c’est la recette des policiers pour rester debout.

Dans ce milieu, les rapports entre les policiers et leurs enfants semblent pollués par leur travail. C’est une fatalité ?

Maïwenn: C’est ce que j’ai observé. Il y a comme un effet miroir entre la vie professionnelle de ces flics et leur vie personnelle. Par exemple, je me souviens d’un policier qui me racontait que, depuis qu’il travaillait à la BPM, il n’osait plus faire de chatouilles à sa fille.
Du coup, chaque geste est pesé, pensé, réfléchi – de manière évidemment excessive. C’est ce qu’on voit lorsque Joeystarr donne le bain à sa fille.

Comment avez-vous travaillé le cadre et la mise en scène ?

Maïwenn: Pour moi, le plus important, c’est que la caméra soit la moins encombrante possible et qu’elle aille chercher les acteurs – et non pas l’inverse. Mon obsession est donc de faire oublier la caméra aux comédiens. Mais je n’ai pas de méthode particulière pour y parvenir : je m’adapte à chaque acteur, et à chaque situation, car je dois composer systématiquement pour que la mise en scène soit la plus «invisible» possible. On a tourné la plupart du temps à deux caméras numériques, et plus rarement trois car les décors étaient assez exigus. J’ai demandé à mes cadreurs Pierre Aïm, Claire Mathon et Jowan Le Besco de «sentir» les émotions, de vivre avec les acteurs. Ce qui demande une grande discrétion et une grande écoute. Claire Mathon, avec qui j’ai tourné mes trois films, est un vrai animal : je n’ai presque jamais besoin de lui parler. Jowan, lui, fait tout le temps des plans à la volée, j’adore. Pierre Aïm s’occupait de la lumière. Les trois sont tout aussi importants les uns que les autres. Je sais bien que sur un plateau classique, il y a un chef op en fusion avec son metteur en scène, mais moi je ne fonctionne pas comme ça. Ceux qui tiennent les caméras doivent être des «animaux» et je veux être en fusion avec les trois. Et puis, la lumière c’est secondaire pour moi. Ce qui compte, avant tout, c’est de capter des moments de vérité, et pour cela il faut être à l’écoute de tout ce qui nous entoure, et prêt tout le temps à filmer, et c’était le cas.

Quel travail les acteurs ont-ils fait pour s’approprier leurs personnages ?

Maïwenn: Ils ont tous suivi un stage, mais pas au sein de la BPM car le commissaire m’avait prévenue que ça ne serait pas possible. J’ai donc fait venir deux policiers, qui avaient auparavant travaillé à la BPM, pour faire apprendre aux acteurs, pendant une semaine, huit heures par jour, le métier. Tous les jours, ils voyaient des documentaires sur l’inceste, et toutes les formes de polices : stups, criminalité, banditisme, etc. Je voulais que leur inconscient soit nourri. Sans s’en rendre compte, rien qu’en baignant dans une ambiance flic, ils prenaient petit à petit l’humour et la gouaille flic. Et puis, il fallait qu’ils se connaissent. Faire croire qu’un groupe travaille depuis longtemps ensemble, ce n’est pas facile. Ce stage était là aussi pour ça.

Vous les avez accompagnés pendant cette initiation ?

Maïwenn: Oui, parce que j’avais encore des choses à apprendre. Et tout au long du film, depuis la préparation jusqu’au montage, je n’ai pas arrêté de m’enrichir d’infos nouvelles et de vouloir cerner la vérité du fonctionnement de la BPM. D’ailleurs, je me posais constamment la question – avec angoisse – de savoir si j’étais crédible : autant je me sentais à l’aise sur le sujet de mes deux premiers films, autant j’ai eu le sentiment d’être en danger avec Polisse car je ne maîtrisais pas le métier de mes personnages. D’où la présence de policiers, pendant tout le tournage, qui m’ont permis de rectifier le tir lorsque la situation ne leur paraissait pas crédible.

Pourquoi Polisse – et non pas Police ?

Maïwenn: Le titre qui s’est d’abord imposé à moi était POLICE, mais il avait déjà été pris, et pas par n’importe qui ! J’ai ensuite eu envie d’intituler le film T’es De La Police ? – et je me suis rendu compte qu’il avait également été utilisé il y a quelques années. Un jour, alors que mon fils faisait de l’écriture, le titre Polisse, avec la faute d’orthographe et l’écriture d’un enfant, est d’un coup devenu évident pour le sujet du film.







Un extrait qu'il détend l'atmosphère! SPOILER