Juno.



C'est une histoire qui commence un peu a l'envers. Sous ses airs de comédie légère, ce film revêt les apparats d'un conte social pleins de réflexions sur la vie. Juno est une ado assez singulière qui se retrouve en cloque après avoir couché avec un type, somme toute, loin de l'archétype mâle dominant.
Je m'était servit de ce film pour porté un de mes projets au beaux arts. Car j'aime raconter des histoires du quotidiens, a travers mes photos ou mes écrits. Juno fait parti de ces histoires qui racontent des faits divers et portent de l'émotion, même si tout est raconté de manière banale et détachée.
C'est cette manière de décrire les gens qui l'entourent en voix off et d'en dire plus par de petits détails, que par tout une bio, pour mieux expliquer la personnalité des protagonistes qui m'a plut.
Juno dit ce qu'elle pense, même si ça choque. Elle est responsable et mature, du moins c'est ce qu'elle croyait jusqu'au jour ou trois tests de grossesses  arrosés lui indique qu'elle est dans de beaux draps à seize ans a peine. Finalement, après avoir découvert que son bébé aurait des "ongles", devant le centre IVG, elle décide de faire adopter sa progéniture en route. Journal des petites annonces, elle trouve le couple parfait. C'est ainsi que démarre un périple de neufs mois avec tout ce que cela implique. Beaucoup de critiques spectateurs ont reprochés au film d'être trop idyllique et parfait. Mais toutes les histoires d'ado enceintes ne sont pas forcés de finir en drame social avec psyché bouffé a la clé. Si ?
Si vous voulez du drame et des larmes dépressives, regardez le même sujet dans la catégorie, film français, ils sont très forts pour ça -_-'
Non, je trouve même que Juno a un petit coté film typique US: enfin, vraiment vers la fin, avec morale et sourires bienveillants en cerise finale.



Faut dire aussi que c'est un film indépendant, a petit budget qui se débrouille pas mal pour le coup. Y a le coté cynique d'American Beauty. Mais le tout avec retenue, car on est dans l'univers d'une ado et non d'un pommé de quarante piges qui découvre sa vie a l'aube de sa mort.
Après beaucoup de gens verront la une propagande anti avortement et pas forcément a raison. Ce n'est pas parce que le personnage de Juno choisit de faire adopté son bébé qu'il est considéré que c'est la meilleure solution. Ce film n'est pas une leçon oO ! C'est l'histoire de Juno, de son choix a elle au vu et au su de son vécu et de son ressenti. L'avortement, tout le monde n'en est pas capable. Tout comme il faut avoir les tripes de porter un enfant pendant neuf mois pour ensuite le faire adopter.
La, des tabous sont abordés du point de vue d'une jeune fille qui l'ouvre un peu trop et qu'on est, en principe, a mille lieues d'imaginer en tant que mère. L'histoire parvient a faire cohabiter ces deux phases d'une même pièce, l'adolescence et l'état d'adulte. Nous montre le regard des gens a l'extérieur. Le soutien de la famille et des amis, le mépris et la peur des autres. Comme dans cette image de Juno fendant la foule dans les couloirs du lycée avec son ventre arrondi ou encore celle de son père lui racontant une histoire a la maternité.
Ce père dont la personnalité n'est pas sans rappelé celle de sa fille ( en plus mature, hein ), notamment dans les répliques. On sourit. Une belle mère qu'on découvre forte et tout aussi cynique et ouverte que le père, car au début on la voit surtout en tant que tapisserie de bureau.
Viennent les personnages secondaires tels que Leah ou Bleeker ( le garçon avec lequel Juno couche parce qu'elle "s'ennuie" ). Et enfin Vanessa et son mari, l'heureux couple qui a gagner a la loterie du foetus gagnant. J'ai bien aimer Vanessa, au départ j'ai eu l'impression d'un léger cliché et finalement le savoir faire de Jennifer Garner on démontrer une femme sensible et forte tout a fait crédible.
Bref, c'est film dans lequel le quotidien du lycée ou de la vie de famille ne vous fait plus chier. On prend gout et on en redemande. C'est frais et innovant sans être révolutionnaire. Simple & efficace.
   


Priest



Tout commence par un prologue d'animation qui résume et explique l'histoire d'une guerre entre les hommes et les vampires. Sur le fait que l’Église, prenant le pouvoir dans la société créa une caste de guerriers, appelés les prêtres, destinés a exterminer la menace des créatures sanguinaires. Les monstres réduits a néants et parqués dans des réserves, les prêtres durent se réintégrer dans une société qui n'avaient plus besoin d'eux. Certains finissaient trieurs de déchets ou faisaient carrément la manche, car ils ne possédaient pas de "compétences utiles".
Des années après, un parmi tant d'autres encore marqué par les horreurs de la guerre, se retrouve confronté au retour de la menace vampire. Sa nièce enlevée, il décide de repartir en croisade contre la volonté des autorités religieuses en place qui l'excommunient.
Bon, je m'attendais a une daube hollywoodienne. A un nanard bien en place et en chair dans son genre qui m'aurait a peine fait levé le sourcil de mon pc. Et pourtant... Quelle ne fut pas ma surprise de retrouvé quelques très bons acteurs et tout un univers brossé et post-apocalyptique comme je les aiment. Entre le Steampunk et l'univers futuriste-religieux de la bande dessinée Sky-Doll
Dans un monde ou les hommes s'enferment dans des villes fortifiées par l'Eglise a l'abri de tout...
 Ce qui m'as le plus marqué est sans doute cet espèce d'atmosphère froide et sans espoir, ou d'anciens héros ont perdus leur ailes et ne sont plus reconnus que comme des pestiférés inutiles et repoussants dans la société. Il y a une scène dans un ascenseur ou le personnage de Paul Bettany croise le regard insistant d'un enfant qui bloque sur sa figure marqué par le tatouage de son ancien ordre. Innocemment l'enfant lui demande ce que c'est. La mère réprimande son gamin en lui expliquant que c'est un tatouage et le pousse bien vite hors de la cabine ascenseur alors que l'enfant demande au prêtre si ça a fait mal. C'est con, mais cette scène est le simple détail qui résume la société décrite dans ce film.
Bien entendu, ce film est "action" et qui dit action dit effets spéciaux torchés. Évidemment ça fait un peu too-much sur certains cotés, mais ça passe quand on sait que les protagonistes ont des capacités spécifiques qui font qu'ils ont appartenu a un ordre de prêtres super gaulés ! Nous n'avons pas des vampires sexy, blafards, ni sexuellement transmissibles. Nous avons des goules baveuses sans yeux, gerbantes et rampantes. Ce film est réaliste. C'est ce que j'ai retenu. Il ne cherche pas a enjoliver le personnage principal en bogosse ultra ténébreux qui emballe toutes les pouliches d'un regard et qui est trop blasé par sa vie de merde. Non, c'est un type vrai, qui a presque tout perdu dans une guerre de merde qui est dirigé par des cons, qui dit fuck et n'as plus rien a perdre. A coté de ça, il est entouré d'une tête a claques de blond so hype monté par Cam Gigandet ( vous savez le vampire blond par du tout mormon qui voulait un steak de Bella dans Twilight 1 ). Un couillon qui se prend pour le sauveur et Narcisse en même temps et qui décrédibilisé par sa propre connerie durant un bon moment. Il y a aussi LA prêtre qui est aussi l'associé de notre prêtre solitaire. Plutôt effacée et secondaire elle n'en demeure pas moins un personnage inhérent au curé principal. Ajoutez à cela un jedi passé du coté obscur limite marqué avec une grosse fleur de lys sur la tronche et une caste-Vatican de vieux débris bornés et bouffés par le pouvoir. Petite note: l'ironie de de retrouver deux anciens vampires ( True Blood & Twilight ) en victimes de goules-vampires ^^ /
Tout cela fini en prologue et appelle une suite qui donne l'eau a la bouffe autant qu'elle fait craindre un second opus qui sent le renfermé.
En conclusion, ce n'est pas le long-métrage de l'année, mais ça se laisse positivement regardé.


Hell



Surtout rappelez moi de ne jamais lire un livre avant son adaptation cinéma. Voila ce que je me suis dit, il y a des années en allant voir le film Hell. Foutre dieu, c'est quoi cette arnaque édulcorée?!
J'ai lut le livre a tout hasard et je suis bien resté scotché, notamment a la fin, qui selon moi, fait limite toute l'essence de l'oeuvre, de l'anti-héroine, de la vie-de-merde-de-pauvre-riche-trop-gaté. Malgré certains cliché ce livre se tenait par une volonté de crédibilité. On avait presque de la peine pour ces crétins incultes drogué au champagne-coke-sexe ( cocktail original, hein ? ). Ils sont cons, oui, mais ils ont aps de repères c'est pas leur faute. Au milieu des cons abandonnés, une fille, Hell, ainsi qu'elle est nommée par ses cop's et pas A et B ( des types avec qui elle a baiser ). Au commencement, elle se fait avorter et sortie de la clinique, malgré le masque de "même pas mal", elle s'effondre devant une boutique pour bébé Chanel ( la encore, on nous rappelle le milieu dans lequel elle évolue). Pis se pointe Andrea, un type commun, issu du milieu ( non pas les mafieux, toujours les pauvres riches qui pisse dans des millésime 2012 ), il lui tend un mouchoir, lui demande si ça va et se casse.
C'est pas toujours évidemment de mettre un visage sur des personnages qu'on imaginent. Les voir a l'écran, c'est prendre le risque d'être déçu. Et pourtant j'y ai crut au début. ça commençait bien. Malgré sa petite gueule a la Asia Argento blonde et blasé ( ouai, Hell et la moue boudeuse de fox terrier, ça m'allait pas vraiment au début ), La miss s'en sort plutôt bien. Elle chante le petit navire, elle est vrai, dure, sensible et pommé comme il se doit. Ces deux enfants perdus qui se font du bien et croient voir le bout du tunnel sombre et monotone, on y croit. Même si ils perdent pieds a plusieurs reprises, le temps du bonheur se laisse écrire. La chute fait mal, J'aurai put croire que je plongeai une fois de plus dans le livre.
Mais voila, toute production française, reste française. Idéalisé et stérile. La fin est un piteux conte de fée. Je laisse mes lunettes de bourge sur la table alors que je devrais me faire baiser a en crever, parce que le prince charmant est dead!

Fin.





Juste une réplique, que j'ai beaucoup aimer/

A: Pourquoi t'es partie ?
H: Pour te sauver...
A: Hé ben c'est réussi, j'ai juste failli creuver.
H: Ouais, mais c'était ça ou...
A: Tu m'aimes ?
H: Et toi ?
A: Non, toi d'abord.

La Dame




Aung San Suu Kyi, ou The Lady est une femme d'exception.
Il y a quelques heures je suis allé voir avec une amie un film retraçant l'histoire et le parcours impensable de cette femme.
Je ne m'attendais pas a un feu d'artifice de la part de Luc Besson... Et bien j'en ai eu pour mon argent. Je suis scié, coupé deux sur mon siège.
Tout commence le soir ou Aung San Suu Kyi reçoit un appel de Birmanie, on lui apprend que sa mère a fait un malaise et qu'il lui reste peu de temps a vivre.  Ainsi la fille du Général Aung San retourne dans son pays natal afin de retrouver sa mère mourante. Sur place elle découvre de ses yeux le désastre qui a lieu sur les terres ou elle a grandit. Les massacres dûs à la junte Militaire, les lubies d'un chef d'état passéiste, etc...
Son père s'était battu afin de voir naître la démocratie en Birmanie, mais il fut assassiné par la Junte en 1947 à l'age de 32 ans. Des années après sa fille décide de reprendre le flambeau et participe a la fondation de La ligne nationale pour la démocratie.
Le courage de cette femme...
Dans le film, lorsque son fils Kim lui demande dans combien de temps elle reviendra ( A l'origine, il était bien question de rendre visite a sa mère malade ), elle lui répond, une semaine, peut être deux... Elle mettra plus de quatorze ans à revenir.
Son mari, Michael Aris s'est battu de son coté afin de la soutenir et de voir leur rêve commun d'une Birmanie démocratique, voir le jour. Ainsi, en 1991 Aung San Suu Kyi obtient le prix nobel de la paix alors qu'elle est assignée à résidence et isolée de toute personne en Birmanie. Quelques années plus tard, sa famille obtiendra de nouveau un visa afin de lui rendre visite. Mais trois ans après Michael développe un cancer.
Le courage de cette femme m'a coupé le souffle. Son flegme et son ardente volonté de conserver une philosophie non-violente à l'instar de Gandhi, dont elle s'est beaucoup inspirée, ont suscités mon admiration.
Cette femme a un rêve et elle continue de se battre pour cela, pour son peuple, pour une idée, pour la justice... Nombres de situations que cette femme a vécu m'auraient rendu fou de rage. J'aurai tout détruit sur mon passage. L'injustice est une chose qui appelle la hargne au plus profond de mes tripes... Mais cette femme... Elle a avancé droit vers les canons pointés dans sa direction, pure et courageuse. Alors même qu'on l'appelai derrière les grilles de sa maison et qu'elle se voyait refuser l’accès à la foule qui scandait son nom, elle est resté humble et en accord avec ses inspirations. J'aurai frapper, j'aurai hurler... Alors même que des kilomètres la séparait de l'un de ses plus fort soutien, elle a tenu bon.
Ce film est une histoire d'amour. Deux personnes séparées par un monde fou et apeuré déchirant les civilisations et les hommes. Comment cette femme a-t-elle fait pour tenir avec tout ce qu'on lui a fait subir?... Comment ont-ils fait pour tenir?... C'est l'histoire de Michael Aris et de son amour indéfectible pour cette grande Dame, Aung San Suu Kyi. C'est l'histoire d'un homme qui aura sut donner la plus belle preuve de son amour. C'est l'histoire d'un destin incroyable. Celui de Aung San Suu Kyi et de sa famille. Le combat n'est pas terminé...



Beastly



J'ai été agréablement surpris. Je m'attendais évidemment a un conte pour adolescent sensibles avec ces clichés et ses merveilles bon marchés. Et pourtant... L'histoire originelle de la belle et la bête est retracée de façon tout a fait particulière. Une sorcière jette un sort a un bellâtre qui se croit tout permis. Un bellâtre qui vit dans l'ombre de son père et cherche sa reconnaissance sans y parvenir, souffrant de l'absence parentale, mais un con prétentieux quand même. S'ensuit alors la réclusion dans la grande maison. Loin des yeux loin du cœur, sa cote de popularité tombe en chute libre. Pourtant il y avait cette fille. Cette belle étrange parmi les incultes et les bouffons qui le voyait d'une autre manière sans pour autant réussir a le toucher. Bref, on retrouve ces personnages qui entourent le pauvre bougre transformé en bête et qui l'épaule malgré son cynisme et sa rancœur perçante. Un tuteur aveugle et une bonne immigrée qui vit loin de ses enfants depuis des années. La solitude fini de rendre fou le jeune homme défiguré et il se met a arpenter les rues sombres la nuit. La, il croise par hasard la jeune fille qui l'avait intrigué quelques temps plus tôt. Après plusieurs nuit a la filer, il se retrouve au milieu d'une rixe qui lui fera conclure un marché avec le père de la jeune fille.

Étrangement, je retrouve la, toute l'essence du conte de la belle et la bête. La bête, dans son jardin de roses est furieuse que le vieil homme ait cueillit l'une de ses fleurs pour l'offrir a sa fille. Il fait donc du chantage au vieil homme pour que sa fille vienne vivre chez lui, contrairement au conte ou c'est plutôt la menace qui prime.

C'est a ce moment la que j'ai commencer a être étonné et plutôt agréablement... Après, on s'entiche vite de la bête, il est défiguré par des ronces et des tatouages d'arbres, des boursouflures et des incisions. Et il est surtout triste a mourir, émouvant et un brin charismatique pour une créature bestiale adolescent.

Le seul bémol réside pour moi, dans la fin de l'histoire. Bâclée, pré-machée. Pas de dernières barrières infranchissables, la belle manque un tantinet d'orgueil a mon gout, c'est trop facile, trop conte pour ados sensibles au final... ça partait bien pourtant.





Ce film ne m’a pas fait grand effet. Certes il est sympathique, mais hormis de très bonnes interprétations à noter, je n’ai pas senti grande innovation. En fait, j’ai davantage eu l’impression de voir un remake de vieux films rock’n'roll du genre “Velvet Goldmine”. Une trame contant l’ascension d’un groupe puis sa chute plus ou moins douce. J’ai trouvé cette chute plutot gentille, je ne sais pas si le fait de voir des filles dans du trash a rendu ma vision plus fade. Qui sait. Le fait est que je n’ai pas accroché. Par contre j’ai bien apprécié la performance scénique de Kristen Stewart. ça change radicalement de la Bella nunuche qui a fait monter en flèche la figure de Miss Stewart. Un personnage plus réaliste et plus vif. Une attitude de garçon manqué, dans le cliché cent pour cent rebelle. Un vrai rôle en quelque sorte. comparé à tout ce que la demoiselle a put nous servir auparavant.




Une personnalité affranchie, affirmée et incisive. Le film peut se targuer d’authenticité a plus grande mesure quand on sait que Joan Jett elle-même a assurée la production exécutive du film. De ce fait l’histoire du groupe et son intimité vraie sont garantis dans la scénario. J’ai trouvé Dakota Fanning un peu plus lisse dans son rôle, mais elle se défend. Je lui reproche son manque d’expression, les insert et gros plan sauvent la face a beaucoup de ses scènes. Elle n’en demeure pas moins très bonne dans son rôle.



On a pas du tout l'impression d'un déjà vu, Naaaaaaaaan!


En bref, j’ai plutôt apprécié le film sans pour autant sauté au plafond. Un biopic cool qui permet de découvrir le parcours du premier groupe de rock féminin de l’histoire mais c’est tout.


Easy Virtue






L’histoire débute au siècle dernier dans un immense manoir anglais. La famille Whittaker attend l’arrivée de John Whittaker, premier né, de retour dans la demeure familiale avec sa nouvelle épouse. Larita. Larita est une jeune aventurière américaine, adepte des courses de voitures. Rien que l’idée fait dresser les cheveux sur la tête de Mrs Whittaker. Et c’est avec une froideur non dissimulée qu’elle accueille sa nouvelle belle fille. Si Mr.Whittaker , figure égarée dans le décor, semble charmée, ses deux vieilles filles, Hilda et Marion, reçoivent la nouvelle venue avec une impression mitigée.
Mrs Whittaker n’en démord pas. Son fils à épousé une gourgandine. La guerre des piques a commencée. S’ensuivent alors des séries de gags so british, exécutés avec classe et le flegme britannique typique d’une famille a la cruauté évidente. Une satire sociale est évidemment au rendez vous, conduisant malheureusement le cynisme a nous délivrer un dénouement avec un drame familial en toile de fond.
Ben Barnes qu’on pourrait croire l’un des principaux intéressés de la trame se retrouve reléguer au second plan par son personnage, John Whittaker, jeune homme trop lisse, amoureux naïf, un poil dirigé par sa mère. Inconscient de la fosse au lions dans laquelle il a entrainer sa jeune épouse. Ce n’est qu’a la fin que son masque candide tombe pur laisser place au désenchantement… Lorsqu’il est trop tard. Son incompréhension de certaines émotions et son arrogance l’auront empêché de tendre les bras au moment le plus opportun. Juste avant que la foule ne vous dévore…
Les secrets ravagent les coeurs innocents




J’ai été assez étonné qu’un tel film au titre français (“Un mariage de rêve”), peu ravageur, puisse m’emballer a ce point. On rit, on rit, j’avais oublié a quel point les comédies anglaises mettaient du baume au cœur. Mais la note finale laisse un gout amer a mon sens. Un peu trop dramatique, comparé au ton léger que peuvent laisser d’autres comédies anglaises type. Je suis assez déçu par cette fin, même si elle ne pouvait laisser de place a autre chose. Même si elle est réaliste, elle demeure un peu trop fataliste. Et même si on la sent arrivée a des kilomètres, on ne demande qu’a être trompé, car on souhaite nous aussi a resté un peu naïf, jusqu’au bout… Encore un peu.


La couleur Pourpre






La couleur pourpre conte l’histoire de deux soeurs Nettie et Célie dont la complicité n’a d’égale que l’amour qu’elles se portent. Un jour Celie est mariée de force à 15 ans à “Monsieur”, plus tard, sa soeur Nettie la rejoindra chez son mari pour fuir la tyrannie de leur père. Mais Monsieur, homme faible et cruel séparera les deux soeurs pour se venger de Nettie. S’ensuivront des années de brimades et de violence, aux cours desquelles Célie cherche à “survivre”. Plus tard, Shug la maitresse de Monsieur viendra s’installer sous leur toit, se liant d’amitié avec Célie et lui donnant la force de trouver les mots…
Ce film m’a tout bonnement bouleversé. Il n’y a pas d’autres mots. je ne m’attendais pas à un Spilberg de ce genre. un film traitant de la communauté noire, réalisé par un juif blanc, c’était tout bonnement “impensable” selon la critique américain de l’époque. J’ai adoré ce film, il m’a surpris par beaucoup de ces aspects et à réveillé plusieurs fois un sentiment d’injustice en moi. Dans un monde qui ne fait aucun cadeau, ou l’on prie Dieu en vain qu’il se passe quelque chose pour éprouver un infime espoir de voir la lumière au bout du tunnel. C’est un film très dur également, dés le début on plonge dans une situation tellement sombre et atroce que l’on demande comment une personne aussi jeune peut résister à tant d’horreurs.


Célie


L’innocence est en partie la force du personnage de Célie, interprété par la magnifique Whoopi Goldberg. Son charisme et son naturel ont su rendre honneur au personnage effacé et évolutif de la jeune Célie. C’est tout bonnement magique et une putain de source d’émotions! conseil: préparez les mouchoirs avant de voir ce film ( la je suis dans la merde, j’en ai pas a coté, le canapé est imbibé ).
Enfin, voyez cette œuvre cinématographique comme un pur concentré d’émotions vraies et intenses. Ce film a été nettement incompris lors de sa sortie, parce que onze nominations aux oscars et pas une seule récompense, c’est tout bonnement du gâchis ! Ce film est une œuvre d’art.

Avatar


L’histoire => En 2154, Jake Sully, ancien marine, paraplégique, accepte de participer au programme Avatar, pour remplacer son défunt frère jumeau. Il est envoyé sur Pandora, une exoplanète couverte de jungle luxuriante, en orbite dans le système stellaire d’Alpha Centaurià 4,4 années-lumière de notre système solaire. Pandora est peuplée de formes de vie incroyables, aussi magnifiques que terrifiantes. Pandora est habitée par les Na’vi, une espèce humanoïde mais considérée comme primitive par les Terriens. Ils peuvent atteindre 3 mètres de haut, ont une queue et une peau bleue et vivent en harmonie avec leur environnement. Lorsque les humains arrivent sur la planète où ils ne peuvent respirer sans l’aide d’un masque, ils découvrent un minerai jusqu’alors inconnu dans le système solaire, l’Unobtainium, qui est la clé pour résoudre la crise énergétique sur Terre. Comme le plus gros gisement se situe dans le sous-sol d’un clan Na’vi, les Terriens décident de créer le programme Avatar, un programme de diplomatie, pour que les Humains aient la possibilité de déplacer le peuple Na’vi, afin d’extraire le minerai.
Jake a été recruté pour faire partie de l’expérience Avatar. Les « avatars » sont des êtres génétiquement modifiés possédant un corps Na’vi et un cerveau humain, contrôlable à distance par un humain grâce à des machines. Jake prend alors le contrôle d’un Avatar, ce qui lui permet, en plus de respirer librement, de pouvoir marcher à nouveau. Il est ensuite envoyé dans la jungle comme éclaireur, où il découvre les multiples beautés et dangers de Pandora. Il y rencontre une jeune femme Na’vi nommée Neytiri, princesse de son clan, dont la beauté n’a d’égale que la force, et qui l’emmène au sein de son clan. Au fil du temps Jake s’intègre dans le clan Na’vi et tombe amoureux de leur monde. Il se retrouve alors entre les forces militaires terriennes et les Na’vi, mais son choix est fait pour la bataille épique qui décidera du sort de Pandora.

Avatar

Ce n’est pas un film fait pour le simple divertissement.
Ce n’est pas un film, c’est un fait.
Un fait avéré que toute existence a une raison, un connexion avec les autres, avec le reste, tout…



J’ai pensé a “La prophétie des Andes” en voyant AVATAR. Les Na’vi ayant acquis comme certitude les liens entre les différentes vies qui peuple le monde, le lien entre deux être vivant, qu’il soit humains, pierre ou arbre. L’échange de l’énergie, le don de soi a un tiers, a tous… Le Respect de toute chose, de tout être comme son égal et non sa différence. Le corps n’est qu’un corps, une enveloppe transportant une âme. L’énergie, se prête et se rend. La fin de la vie n’est pas la fin de toute chose. Il y a aussi la croyance en quelque chose de plus grand et qui est suffisamment fort pour aider a surmonter n’importe quel obstacle pourvu qu’on y croit/le veuille  assez fort.


Plus je vois les critiques sur la toile, plus je suis abasourdi par tant d’aveuglement. AVATAR ne serait qu’une prouesse visuelle au scénario réchauffé ? Une simple réussite marketing tout juste bonne a engrossé les poches d’un millionnaire, et ce en contradiction avec le message universel qu’il suinte…?  ”Pardonnez nous, pauvres pécheurs”… Nous marchons l’aveuglette. Ce n’est pas un simpe scénario avec le vilain connard Amerloc qui vient bousillé le magnifique éco-système du pauvre indigène Na’vi tout bleu. C’est assez limité comme réflexion. pourtant, nombres de gens pensent de cette manière. Pour eux, c’est un film visuellement révolutionnaire et ce depuis la première apparition de Gollum a l’écran.



Lors d’une présentation nord-américaine d’Avatar, James Cameron explique: «J’ai commencé à écrire Avatar il y a 14 ans». Car le réalisateur de Titanic, film le plus rentable de toute l’histoire du cinéma, et de Terminator, se penche sur ce projet depuis des années. «Quand j’ai présenté le projet à mon équipe, à l’époque, tous les membres ont été formels: la technologie n’existait pas encore pour porter Avatar au grand écran». Il a alors pris la décision de mettre son scénario de côté, tout en étudiant les technologies, à la fois de CGI et d’animation 3D, qui sortaient. «Quand j’ai vu Gollum dans Lord of the Rings, je me suis dit que le moment de remettre Avatar à l’ordre du jour était venu» explique-t-il.




La production d’Avatar a officiellement débuté «il y a quatre ans» souligne James Cameron. L’équipe a d’abord commencé par s’attaquer au design de la planète Pandora. «Nous nous sommes mis à dessiner et à créer les plantes, les terrains et les différents décors de Pandora. Puis, nous nous sommes intéressés aux personnages de ce monde. L’ensemble de ce processus a duré environ un an et demi», ajoute-t-il. En parallèle, l’équipe technique du cinéaste créait la technologie de performance-capture. Comme le souligne James Cameron: «Nous voulions pouvoir filmer les visages des acteurs et inclure leurs prestations dans Avatar, en les mélangeant à du CGI».





Parlant de Pandora, James Cameron se fait presque lyrique. «Pandora ressemble à la Terre. On y trouve une végétation luxuriante, les arbres y font plus de 1000 pi de haut!». Cet endroit presque magique est peuplé d’«une myriade de créatures dont certaines sont magnifiques… et d’autres terrifiantes». Les Na’vi, ces humanoïdes qui peuplent Pandora, et qui se révèleront être beaucoup plus sages que les humains, de l’aveu même du réalisateur, mesurent presque quatre mètres, ont une peau bleue, striée comme celle d’un tigre. «Ils ont un aspect effrayants et se battent quand ils sont provoqués» indique le réalisateur. Contrairement au sens habituellement donné au mot «Avatar», ceux qui sont envoyés sur Pandora «sont des êtres bien réels, qui évoluent dans un véritable environnement» de préciser James Cameron. Chaque avatar est contrôlé par un humain, qui projette son esprit dans ce nouveau corps grâce à une technologie spéciale. «Les humains vivent alors leur vie via cet avatar» explique le réalisateur, «tandis que leur corps d’humain est plongé dans un état comateux».



«La séquence de bataille finale est LA meilleure scène que vous verrez jamais au cinéma», dit James Cameron. Même si on se doute bien, qu’en présentant Avatar, il n’en dira pas de mal, le cinéaste insiste sur le caractère inédit et entièrement nouveau de son prochain film. «Je n’ai jamais rien fait de semblable, je ne suis jamais allé aussi loin» déclare-t-il. «C’est pour ça que nous avons mis quatre ans à développer Avatar. À titre de comparaison, j’avais mis deux ans à accoucher deTitanic». Il souligne aussi qu’un soin extrême a été apporté aux effets spéciaux, au CGI et que le long métrage a «été entièrement tourné en 3D stéréoscopique». Quant aux séquences tournées en live-action, «elles l’ont été au moyen de caméras dont l’invention et la fabrication nous ont pris neuf ans».
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Je vous conseille avant tout d’aller voir ce film comme un changement sur votre façon de voir et d’appréhender le monde. Ce monde qui ne vous appartiens pas, mais auquel vous appartenez. Ouvrez les yeux, Ouvrez vous ainsi vous pourrez exprimer “Je te vois” qui ne signifie pas simplement voir avec ses yeux, de simples effets visuels tapes a l’oeil. Il a toujours plus… Tellement plus. C’est partout autour de vous.


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Pandora quoi, caisse ?


Article en stand By

Le Choc des Titans {1981}=-




C’est au scénariste Beverly Cross que nous devons l’idée de porter à l’écran les aventures mythologiques de Persée, une idée qui germa en 1969, alors qu’il résidait en Grèce. En toute logique, il se tourna vers Charles Schneer et Ray Harryhausen, le duo à l’origine du splendide Jason et les Argonautes. Le récit commence lorsque le roi Acrisios fait jeter à la mer, enfermés dans un cercueil, sa fille Danaé et Persée, l’enfant qu’elle a eu de Zeus. Celui-ci ordonne à Poséidon de les sauver, et de libérer le Kraken, Titan des mers, pour qu’il détruise Argos, la patrie d’Acrisios.

Danaé et Persée échouent sur l’île de Sériphos. Vingt ans plus tard, Zeus transporte Persée à Jappa : il doit reconquérir Argos. Il dispose pour cela du bouclier d’Athéna, d’un casque qui le rend invisible et d’une épée indestructible. A Jappa, il tombe amoureux de la princesse Andromède, frappée d’une terrible malédiction. Pour la libérer, il doit poursuivre un vautour géant, vaincre Calibos, le diabolique fils de Thétis, dompter le cheval ailé Pégase, éliminer le chien bicéphale Dioskylos, affronter les sorcières du Styx, lutter contre deux scorpions géants et combattre la terrifiante Méduse au regard pétrifiant, avant un ultime affrontement avec le Kraken.






Même si Jason et les Argonautes demeure l’incontournable référence en matière de film mythologique, ce Choc des Titans submerge ses spectateurs ébahis de scènes anthologiques et de créatures délirantes : le Kraken, un reptile humanoïde aux traits simiesques doté de quatre bras tentaculaires qui ne doit  rien à la mythologie grecque mais plutôt aux légendes nordiques, Calibos, le démon interprété par une figurine animée dans les plans larges et l’acteur Neil McCarthy dans les gros plans, le sinistre vautour géant, le magnifique Pégase, le robotique Bubo, l’agressif Dioskilos… Et bien sûr Méduse, dont l’apparition constitue le clou du film, en une séquence extraordinaire nimbée d’une photographie rougeoyante somptueuse. « L’une de nos grandes références était la photographie des films noirs des années 40 avec Joan Crawford, comme Le Roman de Mildred Pierce, qui jouait beaucoup avec les ombres et avec les éclairages très directionnels », nous raconte Harryhausen. (1)

Persuadé que la présence d’une star ou deux donnerait au film une dimension plus grande que les précédentes productions de Schneer et Harryhausen, Beverly Cross n’y alla pas par quatre chemins et proposa à rien moins que Laurence Olivier le rôle de Zeus. Et celui-ci accepta ! Suivirent Maggie (Professeur McGonagall )Smith en Thétis, Claire Bloom en Héra et Ursula Andress en Aphrodite. Ce dernier choix est plein de symbole, puisque la belle Ursula fit ses débuts à l’écran dans James Bond contre Dr No en émergeant des flots comme la Venus de Boticcelli. La joie de retrouver les vieilles gloires d’Hollywood dans le rôle des dieux de l’Olympe se mêle à celle d’assister aux derniers exploits d’Harryhausen qui signait là ses adieux au cinéma. Le charme kitsch du Choc des Titans s’accordant mal avec le SF high-tech de L’Empire Contre-Attaque, c’est une page du cinéma merveilleux qui se tourna alors, pour laisser place à d’autres magiciens du septième art.



Photo : CLASH OF THE TITANS (LE CHOC DES TITANS)


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C’est dès 1969 que le scénariste Beverley Cross (qui a travaillé plusieurs fois avec le tandem formé par le producteur Charles H. Schneer et le concepteur d’effets spéciaux Ray Harryhausen : JASON ET LES ARGONAUTES et SINBAD ET L’OEIL DU TIGRE) a l’idée de transposer au cinéma les légendes de la mythologie grecque rattachées au personnage de Persée. L’idée semble excellente pour un film mettant en vedette les trucages de Harryhausen, mais celui-ci va d’abord se consacrer à deux nouveaux Sinbad : LE VOYAGE FANTASTIQUE DE SINBAD et SINBAD ET L’OEIL DU TIGRE. La machine se met néanmoins en marche à partir du milieu des années 70.

La firme Columbia, partenaire traditionnelle des projets de Schneer et Harryhausen depuis LE MONSTRE VIENT DE LA MER, le premier projet commun des deux hommes, n’est pas très intéressée par cette histoire mythologique. C’est finalement la MGM qui accepte avec enthousiasme de soutenir LE CHOC DES TITANS, en lui accordant un budget de superproduction, le plus gros jamais mis à la disposition de Harryhausen :15 millions de dollars ; pour comparaison, L’EMPIRE CONTRE-ATTAQUE, sorti aussi en 1981, en a coûté dix-huit. Le tournage se déroule en Méditerranée (Espagne, Italie et Malte) et aux studios Pinewood de Londres au cours de l’été 1979 ; puis les séquences d’effets spéciaux sont ensuite réalisées dans l’atelier de Ray Harryhausen durant… 18 mois !



Photo : CLASH OF THE TITANS (LE CHOC DES TITANS)


La réalisation du CHOC DES TITANS est confiée au britannique Desmond Davis. Celui-ci a commencé sa carrière comme opérateur, notamment pour certains films fantastiques, tels THE GIANT BEHEMOTHd’Eugene Lourie ou THE TROLLENBERG TERRORproduit par Baker et Berman. Il devint réalisateur en s’inscrivant dans le courant britannique du free cinéma au début des années 1960, qui se situait dans la mouvance de la Nouvelle Vague française : il réalise ainsi LA FILLE AUX YEUX VERTS ouL’ONCLE au début de cette décennie. Mais la crise du cinéma britannique au début des années 1970 le condamne à travailler pour la télévision. LE CHOC DES TITANS aurait pu faire rebondir sa carrière cinématographique, mais il n’en fut rien, et il retourna assez vite travailler pour la télévision anglaise.

Beverley Cross a du se livrer à un travail d’écriture d’une grande complexité pour fournir un scénario suffisamment solide d’une part et permettant à Harryhausen de déployer sont talent mythique de créateur de monstres d’autre part. Pour mieux l’appréhender, voici les grandes lignes de la légende de Persée. Un devin annonce à Acrisios, roi d’Argos, que son petit-fils le tuera. Or, Danaé, la fille d’Acrisios, n’a pas encore eu d’enfant. L’homme, bien décidé à empêcher la prophétie de se concrétiser, décide d’enfermer Danaé dans une tour. Mais Zeus repère la jeune fille, qu’il trouve fort à son goût, et se glisse à ses côtés en traversant les barreaux de sa geôle sous la forme d’une pluie d’or. Il s’ensuit la naissance de Persée. Danaé et son fils sont alors jetés à la mer, dans un coffre, par Acrisios. La mère et l’enfant sont néanmoins recueillis par le roi Polydecte sur l’île de Sériphe. Plus tard, ce roi demande à Persée de lui ramener la tête de Méduse, la plus dangereuse des trois gorgones : en effet, cette femme, dont la chevelure est un grouillement de serpents vivants, possède un regard qui change aussitôt en pierre quiconque le croise… Désireux de prouver sa reconnaissance à Polydecte, Persée accepte : il bénéficiera néanmoins du concours des Dieux dans son entreprise. Après avoir affronté et vaincu les trois Grées (trois horribles et cruelles vieilles sorcières qui ont la particularité de n’avoir qu’un œil pour elles trois), il parvient à décapiter Méduse dans son sommeil. Mais lorsqu’il rentre à Sériphe, il comprend que Polydecte l’a en fait envoyé accomplir cette mission afin de l’éloigner : ce roi ne souhaite que profiter de Danaé, qui doit se réfugier dans un temple pour échapper à ses ardeurs insistantes. A l’aide de la tête de Méduse, dont le regard a toujours les mêmes pouvoirs magiques, Persée change en pierre Polydecte.


Photo : CLASH OF THE TITANS (LE CHOC DES TITANS)


Persée connaîtra ensuite d’autres aventures : ainsi il se rend dans le royaume de Céphée, où la Reine Cassiopé s’est montrée odieuse aux Dieux en déclarant que la beauté de sa fille Andromède était supérieure à celle d’Héra, l’épouse de Zeus. Le pays est alors ravagé par des tempêtes déclenchées par Poséidon. Le courroux divin ne sera apaisé que si Andromède est livrée en pâture à un horrible monstre marin qui rôde le long des côtes de la région. Pourtant, au moment du sacrifice, Persée intervient et tue le monstre. Il épouse alors Andromède. Ayant tout pour être heureux, il décide de retourner sur Argos pour se réconcilier avec son grand-père Polydecte. Mais celui-ci, toujours terrifié par la prophétie, se cache. Au cours d’un concours de lancer du disque, c’est bien Persée qui tuera son grand-père, par accident…

La légende de Persée avait déjà été portée à l’écran auparavant dans un péplum mythologique italien de 1963 : PERSÉE L’INVINCIBLE d’Alberto De Martino, avec Richard Harrison dans le rôle-titre. C’est néanmoins un personnage qui a été bien moins souvent transposé à l’écran que certains de ses collègues, comme Ulysse (ULYSSE avec Kirk Douglas…), Hercule (LES TRAVAUX D’HERCULEavec Steve Reeves…), ou même Jason (JASON ET LES ARGONAUTES de Don Chaffey, bien sûr…). Il n’en est pourtant pas de même pour son plus fameux adversaire, la terrifiante Méduse, qui a bien souvent eu droit aux honneurs du grand écran, que ce soit au sein d’oeuvres poétiques (MALPERTUIS de Harry Kumel…), de péplums bien sûr (LES TITANS de Duccio Tessari…), voire même, avec THE GORGON, dans un film d’épouvante Hammer réalisé par Terence Fisher. Mais pour plus de détails, on se reportera au “Ze Craignos Monsters, Le Re-Retour” de Jean-Pierre Putters, qui dédie un chapitre à cette créature légendaire.


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Cross et Harryhausen aménagent largement la légende de Persée. Il n’est plus guère question de la prophétie qui annonce la mort de Polydecte, bien que Danaé et son fils soient bien jetés à la mer. Surtout, la première partie du film met en scène le personnage de Calibos (inspiré par Caliban, de LA TEMPÊTE de Shakespeare), fils de la déesse Thétis, et qui, disgracié par Zeus après avoir massacré le troupeau divin des chevaux volants, est devenu un être hideux, mi-homme mi-bête. Andromède, qui lui était promise, refuse désormais de l’épouser. Calibos exige dès lors que les nouveaux prétendants d’Andromède, avant de pouvoir l’épouser, répondent à une énigme de son invention. Toute cette partie est en fait inspirée par LE COMPAGNON DE ROUTE, un conte d’Andersen, dans lequel un méchant sorcier fait peser une malédiction semblable sur une jeune princesse. De son côté, la seconde partie du CHOC DES TITANS mêle de façon fort astucieuse l’épisode de la quête de la tête de Méduse à celui de la libération d’Andromède condamnée à être dévorée par un monstre marin.

La structure du récit sert avant tout à mettre en valeur les créatures inspirées à Ray Harryhausen par la mythologie antique. Comme souvent, c’est avec un certain génie qu’il enrichit visuellement ces mythes, grâce à sa propre imagination. Ainsi, chez lui, Méduse se retrouve pourvue d’une queue de serpent à sonnette. Le monstre marin, devient un Kraken (monstre en fait issu du folklore du nord de l’Europe, et non de la mythologie grecque), dont le haut du corps rappelle fortement l’extra-terrestre créé par Harryhausen pour A DES MILLIONS DE KILOMÈTRES DE LA TERRE de Nathan Juran. La première partie du CHOC DES TITANS permet de créer un vautour géant et Calibos, qui sont en fait des inventions de Harryhausen, sans lien avec la mythologie. Les apparitions superbes de Pégase, le cheval ailé, sont certainement des clous du film : toutefois, dans les légendes grecques, cet animal magique est censé surgir du sang de la Méduse fraîchement décapitée ; il n’en est rien ici, bien que sa réapparition à la fin du film, lorsque Pégase bondit hors de l’océan à l’endroit précis où Persée vient de jeter la tête de Méduse, semble renvoyer à cette métamorphose. Par contre, du sang de cette Gorgone surgissent trois affreux scorpions géants qui vont donner bien du fil à retordre à Persée.


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Le passage le plus réussi du CHOC DES TITANSest certainement l’expédition sur la sinistre île de la mort, située en lisière des enfers. Après avoir traversé le Styx à bord de la barque de Caron, Persée et ses hommes débarquent sur cet îlot sinistre où ils rencontrent d’abord Dioskilos, un chien bicéphale inspiré par Cerbère, le gardien des enfers : cette séquence a été tournée sur le site archéologique de Paestum, en Italie, dans les ruines de temples bâtis par des colons grecs pendant l’Antiquité ; c’était d’ailleurs au même endroit qu’avait été filmée la fameuse séquence des harpies dans JASON ET LES ARGONAUTES. Puis Persée affronte Méduse, dans une splendide séquence horrifique située dans un lugubre sanctuaire souterrain, dont Mario Bava n’aurait pas renié les éclairages expressionnistes.

Comme toujours, on admire la beauté et le raffinement du détail des modèles construits avec un soin inouï par Harryhausen, particulièrement le superbe Pégase ou la très expressive Méduse. L’animation est d’une fluidité absolument impeccable tandis que les interactions entre les créatures animées image par image et les acteurs sont absolument sidérantes. Hélas tout cela est un peu gâché dans certaines séquences par des problèmes de variations de contrastes ou de granulation entre plusieurs éléments de certains plans et de certaines scènes.


Photo : CLASH OF THE TITANS (LE CHOC DES TITANS)


Encore une fois, au-delà du récit d’aventures,Harryhausen et Cross proposent une approche pertinente de la mythologie antique. Le monde des mortels est soumis aux comportements capricieux des Dieux, pourvus de défauts tout à fait humains. Si parfois ils se font passer pour justicier, leurs actes sont aussi marqués parfois par un favoritisme trop magnanime, ou par une sévérité trop impitoyable. Ainsi, les destins de Méduse (changée en monstre à cause de la jalousie de Héra) ou de Calibos (puni sans aucune pitié par Zeus) sont en fait pathétiques. La scène de l’enlèvement d’Andromède est à ce titre admirable d’intelligence : si Calibos se montre impitoyable, il ne fait que calquer son comportement sur celui que les dieux ont eu envers lui.

Si LE CHOC DES TITANS est indéniablement une grande réussite du tandem Schneer/Harryhausen, il a aussi le triste privilège d’être le dernier de la série de films merveilleux qu’ils ont consacrés au fantastique. En effet, on dit que Harryhausen travailla ensuite sur le projet d’un nouveau Sinbad, mais concrètement, rien de neuf n’est sorti de ses ateliers magiques depuis 1981. Harryhausen avouait avoir pris sa retraite en partie parce qu’il ne se sentait plus à l’aise avec la façon dont on gère les trucages aujourd’hui. Maître-artisan passionné et consciencieux, il ne se voit pas à la tête d’une vaste entreprise d’effets spéciaux où il ne serait plus qu’un donneur d’ordres assis derrière un bureau. Toutefois, il a récemment été annoncé qu’il avait terminé un film d’animation, inspiré parLE LIÈVRE ET LA TORTUE de La Fontaine, démarré dans les années 50 et dont la première devrait avoir lieu à Los Angeles en décembre 2002.

Il n’en reste pas moins que, fort de ce statut de “dernier Harryhausen”, LE CHOC DES TITANS se voit toujours avec une certaine mélancolie. La belle conclusion de ce métrage, au cours de laquelle Zeus inscrit pour l’éternité les figures de Persée, Pégase et leurs amis dans les étoiles, paraît, rétrospectivement, trahir une nostalgie d’un temps mythique où la réalité et le fantastique étaient mêlés inextricablement. Dès lors, LE CHOC DES TITANSévoque avant tout un bouleversant adieu aux héros et aux légendes.

La Dolce Vita – Fellini


Ces imperfections laissent supposer que le film est à considérer comme une œuvre transitoire, de celle où l’artiste se cherche afin de conquérir de nouvelles terres d’inspirations et de créations. De création, il en sera effectivement question dans son film suivant, considéré comme son plus grand, 8 ½.

 


Marcello, journaliste autant que paparazzi (terme par ailleurs inventé depuis la sortie du film, du nom d’un des journaliste appelé Paparazzo), est à l’affût de ragots pour sa revue. Ses virées dans Rome vont l’amener à découvrir les recoins de la faune de la capitale Italienne.
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“Ce sentiment d’émerveillement, de stupeur ravie, d’incrédulité que l’on éprouve devant les créatures exceptionnelles comme la girafe, l’éléphant, le baobab”, Fellini raconte l’avoir ressenti lorsqu’il rencontre pour la première fois Anita Ekberg. Il prétend de plus qu’elle est “phosphorescente”. Qualificatif bien fellinien dans son exagération et sa poésie, mais ô combien pertinent au souvenir des images qui se sont imprimées dans notre rétine. Anita flamboyante de blancheur dans sa robe noire, paumée du petit matin dans la fontaine de Trévi, ou déguisée en cardinal sur la terrasse de Saint-Pierre (énorme scandale à L’Osservatore Romano, le journal du Vatican, on parlera de brûler le négatif, de retirer son passeport à Fellini…).



Anita Ekberg est Sylvia, la star, personnage fellinien emblématique, à la fois ange, mère et démon au milieu d’une Rome en pleine déliquescence, dont le cœur faisandé bat sur quelques centaines de mètres, la courbe de la via Veneto. Et dont la nuit est scandée par des fêtes où se pressent faune interlope, vedettes en toc et aristocratie rescapée du fascisme. Faux miracles, faux intellos, vraie débauche, vraie dépravation, perversion, décadence et bacchanales en tous genres sous les flashes des paparazzi. En contrepoint, le mal de vivre de Marcello le journaliste, homme faible, porté par les événements, sans prise sur sa vie, abandonné par ceux qui comptent un peu pour lui (son meilleur ami se suicide, son père est victime d’une crise cardiaque dans les bras d’une prostituée) jusqu’à l’inoubliable dernière scène par un matin blême sur la plage d’Ostie. Image d’espoir et de réconciliation ou image de regret et de jamais plus ? Fellini laisse la porte ouverte à toutes les interprétations en attardant sa caméra sur un visage de jeune fille à la pure beauté botticellienne.
Radioscopie d’une époque en perdition, loin d’emboucher les trompettes moralisatrices (évidemment Fellini ne serait plus Fellini s’il entrait dans ce jeu-là), La dolce vita est un constat désenchanté, fébrile et bourré d’inquiétude. Un film gueule de bois, lucide et dérangeant. La mort est là, en trame omniprésente, le temps qui passe et le questionnement sur le sens de l’existence sous-entendus en permanence. En dehors du décryptage que chacun peut en faire, cette fresque d’une vie qui n’est douce que par euphémisme restera dans l’histoire du septième art comme le film de maturité de Fellini, celui où il inaugure et maîtrise – avec quel brio – le langage si personnel qui sera désormais sa marque de fabrique. Scénario destructuré, perfection du noir et blanc, scènes d’anthologie, outrances contrôlées, beauté formelle éblouissante, sans oublier la musique lancinante de Nino Rota. Du très grand cinéma.

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Federico Fellini est un cinéaste quasi-religieux. Les nuits de Cabiria et surtout Il Bidone témoignaient à la fois de son goût pour la satire et sa fascination vis-à-vis de la religion. A ce propos, il est amusant de noter à quel point Fellini pose le décor et les enjeux du film dès l’ouverture de celui-ci : on y voit une statue représentant le Christ, rattachée à un hélicoptère, volant au dessus et s’éloignant progressivement de la capitale Italienne. La Dolce Vita est à l’image de cette statue : Fellini va d’emblée se distancer de tout ce qui fondait son cinéma jusqu’alors en remettant en cause et la société dans laquelle il vit et sa manière d’appréhender le cinéma.
Le cinéma de Fellini n’a jamais rien raconté, ou si peu. La Dolce Vita, un de ses films les plus célèbres avec 8 1/2, ne déroge pas à la règle. Fellini nous offre d’emblée de suivre les facéties et extravagances du personnage principal de son film. En effet, Marcello, incarné avec toujours autant d’intériorité et de minimalisme par Marcello Mastroianni, se déplace dans l’espace comme le spectateur qui découvre le film. Ceci est d’autant plus frappant que son métier de journalisme lui impose d’être constamment aux aguets, à l’affût du moindre détail croustillant.




Le film, tout comme Roma par exemple, n’offre point de rattachement possible au spectateur, point de personnages sur lequel ce dernier pourrait s’identifier tant Fellini aime nous mener par le bout du nez dans son labyrinthe cinématographique. Le film peut donc logiquement être considéré comme une espèce de voyage dans le Rome actuel, voyage ponctué selon les moments du film par la musique (visible à l’écran par l’entremise de musiciens jouant de leurs instruments), qu’elle soit rock, Jazz ou bien de Chambre.
C’est à n’en point douter le sentiment d’égarement que ressent le spectateur à la vision du film qui est à l’origine du scandale qu’il a provoqué. Si certains ont clamé à l’époque queLa Dolce Vita était un film sur la débauche, nul doute que les détracteurs du film se sont sentis gênés par la maîtrise de Fellini, et ce peut-être de façon inconsciente. Mais cette forme très éclatée ne fait en fait que refléter un fond et un propos en totale adéquation avec la mise en scène. Comment ne pas voir en La Dolce Vita une dénonciation du fascisme, du figement de la société Italienne de l’époque? : La Dolce Vita appartient à la catégorie de film qui tentent de nous prendre par la main pour nous emmener sur des terrains inconnus; au risque de laisser nombres de spectateurs sur le bord de la route. Film audacieux, cette qualité peut se révéler être par instants un défaut : car oui, La Dolce Vita, tantôt fascine, intrigue, ennuie.



La Dolce Vita ressemble donc à un disque que l’on connaît par cœur ou bien à un recueil photo de sa famille. Un objet dans lequel on aime se perdre, s’aventurer même si l’on en connaît beaucoup de détails (parfois anthologiques). Le DVD semble avoir été crée pour voir des films comme celui-ci sortir sur ce format. Le chapitrage du film épouse brillamment les courbures scénaristiques du film, le spectateur pouvant s’y aventurer comme il l’entend.
Un film que l’on peut donc voir à son gré, revoir certaines scènes sans ordre particulier, celles que l’on aime. Bref, en faisant un montage personnel, en créant sa propre Dolce Vita.


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Extrait, La fontaine: Pour expliquer la scène qui va être en Ita sous titré Ang, c’est Marcello le journaliste qui se voit se mettre a chercher du lait pour un chaton trouvé par Sylvia, Star Montante. Quand il revient, il la trouve en train de faire trempette dans la fontaine de Trevi

Excalibur {1981}=-

Affiche de 'Excalibur'


Uter Pendragon reçoit de Merlin l’Enchanteur l’épée mythique Excalibur. A la mort d’Uter, l’épée reste figée dans une stèle de granit. Seul le jeune Arthur, fils illégitime d’Uter parvient à brandir l’épée Excalibur et devient par ce geste le roi d’Angleterre. Quelques années plus tard, il épouse Guenièvre et réunit les Chevaliers de la Table Ronde. Mais sa demi-soeur, la méchante Morgane, parvient à avoir un fils d’Arthur qui va le pousser à sa perte…






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A l’origine, John Boorman souhaitait adapter Le Seigneur des anneaux. Mais n’ayant pu obtenir les droits de l’oeuvre de J.R.R. Tolkien, il s’est rabattu sur les légendes de la table ronde.

L’épée Excalibur que l’on voit dans le film a été forgée par l’entreprise “Wilkinson’s sword” fondée en 1772 et qui est maintenant connue pour ses rasoirs.

Katrine Boorman, qui prête ses traits à la malheureuse Igrayne, n’est autre que la fille du réalisateur John Boorman. Son autre fille, Telsche Boorman, incarne, quant à elle, la dame du lac. Personne ne voulant s’immerger dans les eaux glaciales, le réalisateur a finalement choisi une de ses filles pour tourner la scène.

Helen Mirren (Morgane) et Nicol Williamson (Merlin) avaient joué ensemble dans la pièce Macbeth quelques années avant le tournage. Malheureusement, leur collaboration s’étant mal passée, ils étaient restés en mauvais termes refusant chacun de jouer à nouveau ensemble. John Boorman a pourtant insisté pour les avoir tous les deux, comptant sur cette rivalité pour apporter plus de tension à leurs scènes.

Particulièrement sombre, la scène d’ouverture a posé de nombreux problèmes à l’équipe. Demandant un grand nombre de figurants et une organisation sans faille, elle fut tournée une première fois mais les rush furent malheureusement inexploitables… Suite à une erreur de calcul, les images étaient sous-exposées. Un incident qui a conduit le cameraman à faire une dépression nerveuse.

Le tournage d’Excalibur s’est déroulé en Irlande. Certaines prises de vue ont même eu lieu à quelques mètres de la maison de John Boorman comme pour la scène du tournoi.

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Ce film est certainement l’une des plus belles œuvres du 7e Art, l’une des plus parfaites aussi. Et c’est l’une des meilleures adaptations du mythe, tout support confondu. En une symbiose mirifique d’images hallucinantes, de musiques fabuleuses, d’acteurs magnifiques et d’intelligence, les légendes des chevaliers de la table ronde, trouvent leur plus splendide incarnation. Il n’y a pas grand chose à dire sur Excalibur, le film parle de lui-même sans nécessiter de grandes dissertations.

Une œuvre qui raconte la fin d’une époque, au moment où les anciennes croyances, les anciennes magies sont remplacées par le Dieu unique. Cette période fantastique où se cotoient mille et une légendes est décrite avec beaucoup de finesse par Boorman. Et c’est l’aspect le plus intéressant du film, cette transition entre deux mondes, quand le Dragon se tait, que les magiciens s’endorment, que se perdent les mythes des premiers âges et que vient le temps des Hommes. Excalibur, et c’est là tout le génie de cette adaptation, n’a rien d’un film Chrétien, au contraire. C’est une grande œuvre Nietzschéenne où triomphe la volonté des hommes. Le Graal sert le Roi, celui dont la volonté et la Terre ne font qu’un. Certes il y a l’idée d’un sacrifice propre à ouvrir la voie pour une humanité nouvelle, un sacrifice et une résurrection (comme le dit la légende : Rex Quondam Rexque Futurus). Excalibur et 2001 seraient-ils étroitement liés ? Sans doute. En tout cas, le film de Boorman, sans être rébarbatif, se permet quelques moments de philosophies délicats entre deux scènes de barbarie. En cela il est parfaitement secondé par un Nicol Williamson tout simplement génial dans chacune de ses apparitions et qui restera à jamais comme l’incarnation parfaite du magicien/philosophe/ prophète/comique/protecteur Merlin. Le film ne serait sans doute pas aussi réussi sans cet acteur fabuleux.




Si Excalibur touche à ce point l’imaginaire du spectateur, c’est sans doute parce qu’il prend son inspiration dans des mythes fondamentaux de la civilisation occidentale et finalement aussi du monde entier. Car lorsque l’on découvre des œuvres comme Zu et The Blade de Tsui Hark, The Bride With White Hair de Ronny Yu ou Les Sept Samouraïs de Kurosawa, on retrouve les mêmes sensations que devant le film de Boorman. Il y a une mythologie très puissante du guerrier, de la magie, des monstres et des merveilles. C’est cette imagerie collective qui a assuré le succès culte du Seigneur des Anneaux de Tolkien (grand architecte de légendes s’il en est) et qui assurera sans l’ombre d’un doute le succès tout aussi culte de l’adaptation cinématographique de cet ouvrage fondamental par Peter Jackson. Excalibur est une splendide illustration de ces références qui hantent bon nombre d’esprits. Et si Boorman flirte souvent avec la faute de goût, il s’en sort toujours à la force de l’image sublime et du symbole primordial. Et comme je le disais plus haut, sa plus grande réussite thématique dans ce film est de revenir le plus possible au source, en écorchant la surface chrétienne pour découvrir les inspirations profondes des mythes arthuriens qui eux-mêmes s’inspirent de légendes plus anciennes, aussi bien celtes que greco-romaines et donc asiatiques. Excalibur en utilisant un médium populaire, semble nous réapprendre à considérer le Mythe pour ce qu’il est : une indispensable nourriture spirituelle.

Mais Excalibur est aussi un grand spectacle, très riche, très impressionnant, en particulier grâce à une photographie de toute beauté, digne des meilleurs Kubrick. Kubrick encore, auquel on pense beaucoup dans cette recherche de l’adéquation entre les images et une musique déjà existante. Boorman réussie avec un brio incroyable cette symbiose, en particulier lors d’un final hallucinant où l’action et le montage du film sont dictés par des extraits de la Mort de Siegfried de Wagner. Boorman a utilisé ce passage magistral du Crépuscule des Dieux (référence toujours) dans son intégralité, sans coupes ni accélération et l’extrait lie toute la séquence finale ainsi que le générique de fin en une durée parfaite. Extrêmement impressionnant. Tout aussi formidable et beaucoup plus connues sont les chevauchées au son des Carmina Burana d’Orff, plus emphatiques que les discrets échos du Prélude de Parsifal (encore de Wagner) qui viennent pourtant soutenir certains des plus beaux instants du film. En clair, la bande son participe grandement à la perfection de l’oeuvre.


 


Et donc, ce final, dont la beauté plastique, la richesse symbolique et la force émotionnelle ne peuvent que transporter le spectateur ; ce final est l’accomplissement du Crépuscule des Dieux/Mythes, et l’Aube du Temps des Hommes. Merlin, endormi, lien entre le Dragon (lui aussi endormi, cette force vive et animiste de la Nature) et les Hommes, incarne la promesse que la Magie sera toujours présente dans les rêves des Hommes… ou dans leur cauchemars… Lancelot, l’Homme déchu par son péché, mais repenti par son honneur, en devenant l’idéal chevaleresque, signe paradoxalement la fin du Moyen-Age et de valeurs vouées à l’extinction. Perceval, l’Homme tel que Merlin l’annonçait, perdu entre le réel et le mystique, impuissant face à la Nature et donc obligé de faire retour sur lui-même pour ouvrir des temps nouveaux, c’est en lui-même que Perceval trouve le Graal. Et Arthur, le lien entre les deux ères, invitant par son immortalité supposée à poursuivre indéfiniment les quêtes humaines, à trouver la sagesse/la force dans l’intériorité et à l’exprimer ainsi pleinement dans l’extériorité ; ainsi Arthur triomphe de la superstition, de l’illusion, de l’orgueil, etc… toutes les chimères de l’Homme incarnées par Mordred. Triomphe discret, victoire solitaire, conclusion mélancolique car toujours à recommencer…



Si on ajoute à cela des acteurs fabuleux (et pas seulement Williamson, Nigel Terry ou Gabriel Byrne s’avèrent presque aussi excellents), le découpage du film qui lui assure un rythme soutenu sans pour autant virer au fouillis, des idées de mise en scène vraiment géniales (que ce soit dans les plans ou dans les éclairages), une histoire connue mais retravaillée dans le but d’en tirer la plus pure essence (quitte à parfois ne miser que sur le symbolique), un nombre phénoménal de moments forts, etc… on obtient un Chef-d’Oeuvre Absolu, indémodable, à la fois figé dans sa perfection et extrêmement vivant. Excalibur est le point d’orgue de la carrière très inégale de John Boorman, qui est capable du meilleur (Délivrance) comme du pire de chez pire (Zardoz) et qui semble avoir été exalté, voire dépassé par son projet monstre. Quand le 7e Art affirme son Sublime.