La couleur des sentiments




Magistral. Presque autant que "La couleur pourpre". Car "The Help" est une histoire du genre. Sur le courage que l'on met en œuvre pour combattre les injustices après des années de silence et de misère émotionnelle. Sur la façon dont on traite les gens, sur ce que l'on reçoit par ce fait et sur ce que l'on nous renvoie...

"Ma maman était une bonne, ma grand maman était esclave..."
Ainsi commence ce film pleins d'émotions. On trouve du rire et de la dérision quand on se demande ce qu'il peut bien y avoir d'autres que les pleurs et la désolation. Dans un Mississippi pourri par le racisme, qui se targue de bienséance et d'honneur, on découvre le quotidien de ses femmes noires qui aiment et élèvent les enfants de femmes blanches. Au milieu de tout cela une jeune femme se lève au milieu de la foule qui cancane afin de pointer du doigt ce qui dérange. Tout commence par une histoire de toilettes et ça aurait bien put finir en contes de chiottes. Que Nenni. De l'absurdité de la femme au foyer modèle qui marque son papier toilettes pour vérifier la consommation de sa bonne à la jeune mère dépassée qui se prend presque jamais sa petite fille dans ses bras, nous découvrons les monstres de cruauté et d'ignorance qui ont grandit au sein de cette communauté de blancs régressifs.
Ainsi la jeune Skeeter, éternelle célibataire de vingt trois ans, au grand désespoir de sa mère, décide de prendre la plume afin de conter les histoires de ces femmes que l'on voit sans les entendre. L'histoire de ces femmes qui en ont une en dehors de leur travail et des simples objets de ménages qu'elles semblent être aux yeux de leurs employeurs.



Je vais avoir du mal a faire une chronique sur ce film sans trop en révéler sur son contenu tellement, j'ai été emballé et ému par cette histoire. Au même titre que "La couleur pourpre", j'ai reconnu le courage qui peut habiter une personne qui s'est tût pendant des années sous les brimades et les humiliations.
Pour autant on est pas sur un échiquier ou s'affrontent les vilaines blanches et les pauvres gentilles noires. Il y a des nuances et le monde des apparences blesse de bas de toutes. De la blonde pestiférée accusée d'être une voleuse de maries, blessée dans sa chair par de lourds secrets, a la bonne noire traité en voleuse parce qu'elle a simplement voulu que ses enfants puissent avoir une vie décente.
Ce film est une leçon a tous les cons racistes et une comédie dramatique des plus touchantes. L'humour relève le niveau du drame, afin de mieux faire sourire le spectateur sur l'horreur de ce qui a put être commis au nom de la couleur. Car, quand vous entendez les lois en vigueur en faveur de la ségrégation, vous êtes tout simplement dégouté qu'il ait put être possible de penser de cette manière. Ce fut si absurde...

A voir absolument.

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